Connue dès l'Antiquité, la sanguine permettait d'introduire une notation colorée dans le dessin, en particulier pour rehausser les chairs, et c'est en ce sens qu'elle fut employée par Fouquet au XVe s. dans ses portraits et, au XVIIIe s., dans la technique dite " des trois crayons ".
Ce fut en fait à Florence qu'apparut le dessin à la sanguine proprement dit, c'est-à-dire le dessin utilisant seul ce matériau à la fois pour délimiter les contours et noter les volumes et les ombres ; les dessins de Léonard de Vinci datant des années 1470-1480 en sont un prestigieux exemple. Ce procédé eut un immense succès durant les XVIe, XVIIe et XVIIIe s., tant en Italie qu'en France et dans les pays du Nord, avec sans doute une faveur particulière en France au XVIIIe s., au temps de Watteau et de Boucher. À l'exception de Renoir, les artistes du XIXe s. l'employèrent peu.
C'est l'encre de la seiche.
Elle est naturellement noire, et c'est seulement très diluée qu'elle se révèle d'un brun bleuté . Le pouvoir colorant de la substance brute surprend par sa puissance et sa noirceur intense.
La sépia a d'abord été utilisée au moyen-âge comme noir.
Depuis maintenant fort longtemps, les artistes l'utilisent presque toujours pour son brun plus ou moins bleuté, en tout cas assez froid, bien particulier. La plus belle sépia est, dit-on, celle de l'Adriatique.
La sépia a été particulièrement à la mode à la fin du XVIIIème siècle et au-delà.
Originellement, la sépia fut utilisée comme encre, particulièrement en lavis, mais la teinte brune de la véritable sépia de sèche a été transposée dans d'autres disciplines : dessin, peinture, photo, cinéma, etc.
On l'utilise en dessin sous forme de batonnets ou de crayons, comme la sanguine.